Aussi extraordinaire
que cela puisse paraître, Macky sall,
intronisé au perchoir, au lendemain des élections présidentielles du 25 mars
2012, la justice présumée libre et
libérée du pouvoir politique, semble prendre les allures d’indépendance, aux
apparats coriaces, décide, alors de débusquer publiquement les malfrats aux
mains baladeuses, sans pour autant qu’il y ait jusqu’ici, des gardes à vue
prolongées, pour dire que rien ne sera plus comme avant. Et les coupables, corrompus, désignés,
immensément riches, s’érigent tous sous des
oripeaux victimaires, déclarés, non- éclairés, sortent outrés et choqués,
rentrent tranquillement libres chez eux, après des interrogations. Un monde à
la renverse. Curieux et étrange !
C’est à ne rien comprendre dans cette
chorégraphie remarquablement incompréhensible. Qu’en est-il donc du fils biologique inscrit à la
première loge des incriminés ? Supputations alambiquées à tout vent à la fois abondantes,
surréalistes, sur fond de motus et bouche cousue, à demi mots.
Est-ce donc du
saupoudrage aux cosmétiques bien huilés ? Allez savoir. On aurait cru à
des prisons pleines à craquer au lendemain de la passation de pouvoir.
Apparemment, les choses s’avèrent plus difficiles qu’il n’y paraît. Les juges rencontrent-ils des obstacles
insurmontables au point que les dossiers décriés restent cloués aux tiroirs en attente
d’investigations plus soutenues, peut- être ?
A mesure que les choses
sérieuses piétinent, le sénégalais lambda, qui tire le diable par la queue, est
convaincu que tous les pouvoirs qui se
sont succédé jusqu’ici, se valent. Et que le dernier venu n’échappe pas non
plus à la règle, à moins que d’ici là,
on applique la régle, qu’à chaque situation exceptionnelle, des solutions
exceptionnelles, radicales.
Elire des presdigitateurs
si riches en éclair, c’est se complaire
dans un holp up électoral pour créer les
conditions d’un suicide collectif savamment orchestré sur des bases aussi sombres que la nuit. Le changement dans la continuité
s’opère dans un charivari titanesque. La bonne gouvernance, ce n’est pas
maintenant !
Ainsi, comme toujours,
les effets d’annonce, s’inscrivent parfaitement dans une liturgie clinquante, aux
odeurs de l’aigre-doux charriant, sans discontinuité et sans surprise, pour
faire beau, qui se multiplient de façon tonitruante et récurrente à chaque
magistrature. Nous appelons les
sénégalais à faire preuve de
retenue et de clairvoyance sur les
gesticulations stériles de la part de ceux qui se proclament faussement une
sainteté imaginaire.
De mars 2000 à nos
jours, ceux mêmes là qui sont aujourd’hui sous les lambris dorés du palais et qui se convertissent en chantres de
la bonne gouvernance de façade, ne sont pas forcément les plus crédibles de
l’échiquier politique, au regard de ce que nous avons vu jusqu'à présent,
malgré une déclaration complaisante d’un patrimoine, pourtant faramineux,
obtenu dans des conditions tout à fait obscures. La bonne gouvernance des
rapines politiques, c’est l’art de diluer les consciences méprisées, maîtrisées
par la ruse. Les populations lassées et laissées pour compte, en prennent pour
leur grade. Car dans ce pays inintelligible, il n’y a point de coupables avérés,
mais rien que des éternelles victimes
nécessairement domptables depuis les
indépendances.
Le combat
continue !
Ahmadou Diop